Selon une étude du Dr. Dominique Lanzmann-Petithory, la consommation de vin est associée chez les hommes à un risque significativement réduit de mortalité par cancers. Ceci probablement grâce au principe « fruit » du vin, avec ses polyphénols.
Une nouvelle étude vient conforter et poursuivre les résultats du Pr. Serge Renaud, père du « French Paradox ». Celui-ci avait montré avec le Dr Guéguen, pour la première fois, que le vin consommé à une dose de 1 à 3 verres par jour chez l’homme était associé à une baisse de la mortalité par cancers. C’était dans « L’étude de Nancy » dont le Dr. Lanzmann a repris le flambeau, toujours avec le Dr Guéguen.
Des risques de cancers réduits
En explorant les causes de mortalité de 100 000 personnes ayant visité le Centre de médecine préventive nancéien entre 1978 et 1985, elle a constaté que la préférence vin (plus de 50% de l’alcool sous forme de vin) était associée à un risque de mortalité par cancer réduit de 16% en moyenne chez les hommes. Le risque est même diminué de 23 % pour la mortalité avant 65 ans par cancer. « Pour les hommes qui préfèrent le vin, à dose modérée d’alcool (inférieure à 0,7 g par kg) nous observons une diminution significative du risque de mortalité, surtout par cancer des voies aérodigestives supérieures », explique le Dr. Lanzmann, praticien hospitalier et enseignant chercheur à l’Université de Bordeaux 2.
Chez les 36 118 hommes de la cohorte, la préférence vin, par rapport à ceux qui ne préfèrent pas le vin, à dose d’alcool égale, est associée à un risque de mortalité par cancer du poumon réduit de 18%, à un risque de cancer du tube digestif réduit de 27%, à un risque de cancer du larynx réduit de 45%. Chez les hommes morts avant 65 ans, la préférence vin est associée à un risque de mortalité par cancer du tube digestif réduit de 33%, un risque de mortalité par cancer du poumon réduit de 22%, un risque de décès cardiovasculaire réduit de 26%. » Pour certains cancers dont ceux pour lesquels l’alcool est le plus stigmatisé par l’Inca, à consommation modérée d’alcool, le bilan des risques serait avantageux pour les buveurs modérés de vin ».
L’effet fruit l’emporte sur l’effet alcool
Outre la distinction entre les boissons alcoolisées, l’étude a pour atouts le grand nombre de personnes étudiées, la durée du suivi (plus de 20 ans) et la prise en compte de nombreux indicateurs de santé. Mais pour les femmes elle « manque de finesse dans le recueil de la consommation de vin, confie la chercheuse. Le premier seuil est à 1/4 de litre, l’équivalent de 2 verres de vin. Nous ne mettons pas en évidence d’augmentation significative du risque de mortalité par cancer avec une consommation inférieure à 0,3 g d’alcool /kg sans avoir pu montrer de relation générale avec la préférence vin. Une relation évoquant une protection par le vin existe peut-être à moins de 2 verres par jour ».
Dans l’étude Canceralcool, la préférence vin chez les femmes n’est pas associée à un risque significativement réduit de cancer (sein, côlon, ovaire), excepté pour le cancer du rectum/anus (moins 43%). « D’après la synthèse du Fonds mondial de Recherche sur le Cancer, l’alcool augmente le risque de cancer de façon convaincante tandis que les fruits le diminuent de façon probable, rappelle le Dr. Lanzmann. Il n’est donc pas étonnant que la consommation de vin, jus de fruits fermenté -mélange de deux types de substances à effet antagoniste, alcool et jus de raisin enrichi en polyphénols- s’avère différente de celles des autres boissons alcoolisées dans son association avec le risque de mortalité par cancer. Le principe fruit semble l’emporter sur le principe alcool lorsque l’on boit du vin à dose modérée ». Pour la chercheuse, « la manière traditionnelle française de consommer le vin modérément et au moment des repas, représente apparemment un modèle de nutrition préventive, à condition de proscrire tout excès ». Source : viti-net.