(a) La taille : Les conseils d’un vigneron.

Si vous croisez un vigneron et lui demandez conseil au sujet de la taille de la vigne, attendez-vous à entendre la phrase suivante : « c’est un âne qui a appris aux hommes à tailler ». Non, non, ne vous fiez pas aux apparences, ceci n’est pas une insulte. Simplement une légende.

(a) La taille : Les conseils d’un vigneron.

On raconte dans les campagnes qu’un âne quelque peu indélicat s’était un jour régalé des rameaux d’un pied de vigne. Son maître, contrarié, lui aurait ardemment expliqué le reste pensant que sa future récolte était compromise. L’été suivant, il eut l’agréable surprise de cueillir de beaux raisins très sucrés.
Cette histoire a le mérite de résumer très simplement les grands principes de la taille : couper sévèrement la végétation de l’année pour obtenir de beaux raisins riches et sucrés.
Les vendanges passées, les vignerons anticipent déjà le nouveau millésime.
Pour cela, une fois les feuilles tombées ils vont commencer à tailler. C’est un travail qui rythmera leur quotidien jusqu’au printemps prochain. Sur chaque cep de vigne, ils sélectionneront une ou deux branches, celles qui seront susceptibles de donner les meilleurs fruits. Ils couperont le reste de la végétation.

a.1 Les méthodes de taille.

La taille pratiquée dans notre région est appelée Guyot, du nom de son inventeur. On distingue deux variantes de cette méthode :

– La taille en Guyot simple consiste à laisser une seule branche (aste) et un courson (bout de branche à deux bourgeons ou yeux).
– La taille en Guyot double. Dans ce cas, on laisse deux astes et deux coursons.
La taille a trois  principaux objectifs : former le pied, contenir la végétation de l’année suivante et n’obtenir que quelques raisins très qualitatifs.
En effet, si on ne taillait pas la vigne, on ne pourrait pas la palisser et on obtiendrait un grand nombre de petits raisins qui ne seraient pas suffisamment sucrés ni colorés.

a.2 Les périodes de taille.

Pendant l’hiver, la vigne se repose, c’est durant cette période qu’il faut intervenir.
Certains vignerons préfèrent commencer très tôt pour avoir fini avant fin mars et la pousse de la vigne. En effet, lorsque l’on coupe des branches au printemps quand la sève recommence à circuler activement dans le cep, cette dernière s’écoule à chaque plaie, ce qui a pour conséquence de fatiguer la vigne et de la stresser en cette période de réveil.

D’autres vignerons, au contraire, préfèrent suivre un vieil adage : « taille tôt, taille tard ; rien ne vaut la taille de mars ». Ils attendent ainsi pour tailler une majorité de leurs parcelles en février/mars, de façon à retarder le départ en végétation de leur vigne et ainsi limiter le risque de gelée printanière. Cette pratique a aussi l’avantage de limiter les maladies du bois. Ces maladies, qui provoquent la mort des pieds de vigne, sont dues à des champignons dont les spores se déposent sur les plaies de taille et migrent dans les ceps pour progressivement obstruer les vaisseaux.  Lorsque l’on taille au début de la pousse de la vigne, on dit que « la vigne pleure ». De la sève s’écoule légèrement à chaque fois que l’on coupe une branche, entraînant avec elle les spores et diminuant le risque de maladie.
En pratique, chaque vigneron de la cave s’adapte en fonction de ses parcelles, de la surface de son vignoble, mais aussi en fonction des Cépages qu’il cultive. Certains, tels que le cabernet sauvignon ou le sauvignon sont plus sensibles aux maladies du bois et sont souvent taillés plus tard.
Mais si vous possédez vous-même quelques ceps de vignes à tailler, n’ayez pas d’inquiétude. En début d’hiver ou de printemps, la vigne n’est pas une plante capricieuse et supporte d’être taillée sur une large période.  Et, en ce qui concerne les branches à couper, ne soyez pas trop inquiet non plus. Elle peut être taillée de façon très sévère et les fruits n’en seront que plus beaux.


a.3 Tailler un jeune pied.

A la plantation d’un jeune plant de vigne, le premier hiver, ne laissez que les deux premiers bourgeons. Vous obtiendrez des pousses vigoureuses plutôt que de nombreuses brindilles faibles. Au printemps et été suivant, enlevez les gourmands à la base, ne conservez que la branche la plus forte.

L’hiver suivant, taillez la à la hauteur à laquelle vous souhaitez établir le pied de vigne.

Par la suite, vous pourrez tailler le pied normalement en laissant une branche à fruit.

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